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Portrait d'Isabelle DUDIT, chargée de prévention pour le pôle Humanités
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Du 02 décembre 2024 au 31 décembre 2024Campus Tertrefalse false
Le sourire aux lèvres mais l’œil affuté, Isabelle est chargée de prévention auprès des pôles Humanités et Sociétés.
Isabelle, merci d’avoir répondu à notre invitation. Pour commencer, ça veut dire quoi « la prévention » ?
Pour reprendre la définition de l’OMS, la prévention c’est l'ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps. Par extension, elle contribue à l’amélioration des conditions de travail et à la qualité de vie au travail.
Si un ou une collègue souhaite faire remonter des difficultés liées aux conditions de travail, comment procéder ?
D’abord, le premier niveau, c’est d’en parler avec son/sa responsable. Parfois, la solution est rapidement trouvée et c’est réglé. Si le risque persiste, il est possible de contacter son assistant ou assistante de prévention ou moi-même, ou encore signaler le problème dans le registre de santé et de sécurité au travail. Le signalement sera remonté en commission de prévention et en Formation spécialisée en santé, sécurité et des accidents de service (F3SCT) pour être abordé collégialement.
Comment évaluez-vous le risque ? Est-ce qu’il y a beaucoup d’accident sur le campus ?
Il faut distinguer les situations. Ce qu’on peut anticiper et ce que l’on ne peut pas. Avec le temps, j’ai aiguisé mon regard sur ce que j’appelle des « presque accidents ». Vous savez, c’est le tapis sur lequel on a trébuché ou ce carton lourd et en mauvais état au-dessus de l’étagère qu’on a rattrapé à temps… Toutes ces situations du quotidien qui sont susceptibles de générer des accidents plus ou moins graves. On est tenté de dire « ouf » mais au contraire il faut se dire « vite, écartons le danger ».Et puis il y a les d’expositions anodines au quotidien. On a bien avancé sur la question de l’éclairage sur le campus par exemple. On va pourvoir objectiver le risque grâce aux mesures d’un luxmètre et proposer des actions.
D’où vous vient votre intérêt pour la prévention ?
Quand j’étais ado, vers 15 ans, j’ai été témoin d’un enfant qui s’étouffait avec un bonbon. Par chance, sa maman était secouriste et a pu intervenir, mais ça m’a beaucoup travaillé. Et si elle n’avait pas été là ? Je me suis sentie totalement démunie car je n’aurais pas su réagir.C’est de là que j’ai commencé à me former aux gestes qui sauvent. A 16 ans, j’étais secouriste bénévole les week-ends sur des postes de secours pour les compétitions sportives, les festivals…
Et l’engagement dans la sécurité civile ne vous a jamais quitté, n’est-ce pas ?
Se former aux premiers secours, c’est un acquis pour la vie. Et je crois qu’une fois qu’on est sensibilisé et formé, d’une part, on est plus en alerte sur les situations qui nous entoure, et d’autre part, on devient des sentinelles, capables d’agir. Alors, oui, parfois une piqure de rappel, ça fait du bien, mais on reste engagé et mobilisable d’une certaine manière.Mon engagement, je l’ai poursuivi jusqu’à devenir formatrice à la Croix rouge pour faire passer l’ « attestation de formation aux premiers secours » (AFPS), devenu « Prévention et secours civiques de niveau 1 » (PSC1) en 2007, puis en devenant chargée de prévention pour mon service et coordinatrice pour le campus.
Vous avez intégré un poste à Nantes Université en lien avec la prévention ?
Non, j’ai intégré le SCD en tant que magasinière à la BU Lettres en 2003. Ce n’est qu’en 2016, au départ du conseiller de prévention du SCD, que j’ai repris, dans mes missions, le volet prévention pour tout le SCD. En 2020, j’ai élargi mon périmètre en devenant chargée de prévention à l’échelle du campus Tertre, ce qui me permets d’être en proximité quotidienne.
Etes-vous à temps plein sur ces missions ?
Vous voulez dire auprès des pôles ? Non. Je reste bibliothécaire à 20 % de mon temps. J’ai d’ailleurs migré à la BU Droit en 2023 après l’obtention de mon concours BIBAS, pour devenir formatrice auprès des étudiants et des collègues sur la recherche documentaire. Je crois que si je parle de Zotero, ça parlera à certains ! Et puis je reste conseillère de prévention auprès du SCD sur 20 % de mon temps également. En comptant le temps à consacrer à la vie de la BU (10 %), je dédie en réalité un mi-temps aux missions de chargée de prévention auprès des deux pôles du campus Tertre.
Mais vous donnez des formations aussi, n’est-ce pas ?
Oui, j’interviens à la demande du pôle de gestion des formations de Nantes Université en tant que formatrice Sauveteur Secouriste du Travail. C’est une activité professionnelle que j’exerce en complément, sur mes congés.Avec mes différentes casquettes, j’anime aussi des temps de prévention sur le campus. L’été dernier par exemple, à l’occasion du séminaire interne des personnels BIATSS du pôle Humanités, j’ai construit un atelier « sur-mesure » pour répondre aux problématiques du terrain. En groupes de 8, nous avons vu ensemble comment réagir en cas de malaise d’une personne et comment se servir d’un défibrillateur. Ce n’est pas une formation, mais un petit coup de pouce pour se sentir légitime à agir.
Je crois savoir que le pôle Humanités souhaite renouveler l’expérience et l’élargir aux personnels enseignants-chercheurs. Je me tiens disponible pour l’accompagner.
Pourquoi devenir Sauveteur secouriste du travail (SST) ?
Être SST c’est pouvoir réagir en cas d’accident : protéger, examiner, alerter, secourir.Devenir sauveteur secouriste du travail est une démarche personnelle et citoyenne. Il faut suivre une formation de deux jours pour le devenir et pour le rester, il faut faire ce qu’on appelle « un recyclage » d’une journée tous les deux ans pour maintenir ses compétences et revoir les gestes de premier secours. Sans ce recyclage, on perdrait la mention « du Travail » du titre mais il reste bien sûr des compétences.
Par leur formation, les SST ont la connaissance du mécanisme d'apparition de l'accident et l’aptitude à repérer les situations dangereuses et à les signaler. C’est pourquoi ce sont des acteurs de la prévention.
A l’échelle de Nantes Université, la Direction Développement Social, Prévention et Sûreté (DDSPS) a réalisé une cartographie des SST présents sur le campus. Cela permet d’avoir une vue rapide du nombre de SST mais aussi leur répartition. Grâce à cela, on observe des carences dans plusieurs bâtiments… J’invite donc les collègues, en priorité de Censive, à vous inscrire aux formations disponibles sur Geforp. Il y a déjà 4 sessions disponibles pour 2025 !
Le bâtiment Censive souhaite faire une campagne d’information sur l’évacuation du bâtiment.
Oui, c’est une bonne initiative ! Il faut des schémas très simples et accessibles par tout le monde, y compris les non francophones. Il faudrait d’ailleurs la transposer à tous les bâtiments parce que les exercices montrent que les issues de secours, les espaces d’attentes sécurisés ou encore les points de rassemblement ne sont pas bien identifiés. Les consignes sont mal connues et donc mal respectées… J’ajoute que cette campagne d’information pourrait aussi être l’occasion de pointer où se trouvent les défibrillateurs !
Vous avez parlé d’espaces d’attente sécurisés, de quoi s’agit-t-il ?
Il s’agit de lieux isolés du danger au sein du bâtiment, et accessibles par les secours. Ils sont indispensables pour les personnes à mobilité réduite car les ascenseurs ne peuvent pas être utiliser lors d’une alarme incendie, pour des raisons de sécurité.Dans le nouveau Tertre, cela a été intégré aux travaux de de rénovation. On peut en voir un dans le petit hall, identifié par un picto carré vert. Il y a un téléphone pour prévenir de sa présence.
Pour les autres bâtiments, ça peut être sur des plateforme extérieures, dans des espaces bénéficiant d’une baie pompiers (rond rouge), en haut d’escaliers sécurisés pour que les pompiers puissent descendre la personne facilement.
Quelles sont vos missions en tant que chargée de prévention ?
Mes missions sont précisées dans une lettre de cadrage, rédigée cet été.D’une part, je participe à la commission de prévention, créée en 2022 en remplacement des CHSCT de site. Elle réunit 3 fois par an les représentants du personnel et les directions des pôles, des composantes, et des laboratoires. J’accompagne cette jeune instance dans la définition et la mise en œuvre et le suivi de ses plans d’actions en matière de prévention. Je peux aussi mobiliser mon réseau d’experts selon les sujets. Nous examinons aussi les alertes des collègues portées à notre connaissance par les registres de santé et de sécurité au travail.
J’ai aussi pour mission d’accompagner les assistants de prévention du campus et de les rassembler au sein d’un réseau que je dois construire, structurer et coordonner.
Qui sont les assistants de prévention ?
Par délégation, les directrices et directeurs des unités de travail de Nantes Université, qu’il s’agisse de laboratoires, de composantes ou encore de services administratifs, sont responsables de la santé et de la sécurité de leurs agents.Les directives récentes de Nantes Université appellent à nommer un assistant ou une assistante de prévention (AP) par unité de travail. Son rôle est d’assister et conseiller sa direction dans la mise en œuvre des règles d’hygiène et de sécurité au travail. Ils sont aussi amenés à créer du lien entre la direction et les agents.
Sur le pôle Humanités, nous n’avons pour l’instant que trois AP, Jérémy Bezault pour la composante FLCE et Christèle Allion pour la composante Lettres et Langages et Armelle Decaulne pour le laboratoire LETG. Il reste donc à recruter au moins 13 AP rien que pour Humanités ! Mais la DDSPS est là pour guider les unités de travail dans la nomination de ces AP…
C’est le moment de passer une annonce, alors ! Concrètement, qu’est-ce que ça implique ?
Cela implique un certain savoir être qui s’exprime à travers votre intéressement au sujet de votre santé, votre sécurité, vos conditions de travail ainsi que celle des autres. Si vous êtes attentifs, bienveillant, dans l’échange avec vos collègues et votre direction, la mission d’AP est faite pour vous.Les savoir-faire viendront avec la formation obligatoire, les échanges avec le réseau de prévention de Nantes Université mais aussi celui des pôles et l’accompagnement qui sera mis en place.
Merci Isabelle, je suis certaine que le message est passé et que cela suscitera des vocations !
Mis à jour le 04 décembre 2024.