AXE SHS | HETIC - Héritages, transferts culturels et identités en contact : faire société après une histoire commune conflictuelle

Coordinateur : Christian Hounnouvi
Laboratoires associés : CRINI | CAPHi | CRHIA | LAMO | DCS | CENS

Cette proposition qui se veut transdisciplinaire se propose d’aborder la question des héritages coloniaux et des identités en contact dans les sociétés modernes.

Au cours des siècles, des relations conflictuelles, des alliances, des migrations, des colonisations ou encore la circulation d’idées ont sculpté les visages des nations dans lesquelles nous vivons aujourd’hui. Ces dynamiques transnationales et interculturelles ne sont donc pas récentes ; cependant l’évolution rapide du contexte mondial a fait émerger de nouveaux enjeux et vient questionner avec force le faire société (dans le sens d’adhérer à des valeurs et à une vision communes et de fédérer différents individus ou groupes d’individus autour de celles-ci) dans l’actualité, particulièrement en France. Cette remise en question intervient autant à l‘international qu’à l’intérieur des frontières nationales.
Ces cinq dernières années ont confirmé un effritement important du modèle de société qui avait été bâtie par la France avec ses anciennes colonies. Ses principaux alliés militaires lui ont demandé de se retirer, les relations diplomatiques se sont tendues ; des pays dont la France était le principal allié économique lui tournent le dos pour s’ouvrir à d’autres partenariats et les questions de réparation et de restitution gagnent du terrain. Si ces exemples semblent surtout mettre en exergue une nécessité de repenser un système de société internationale qui se fissure, il en est d’autres qui montrent la diffusion de modèles communs que les différents acteurs adaptent et s’approprient en fonction de l’environnement dans lequel ils évoluent.

Ces questions ont aussi une résonance particulière à l’intérieur des frontières françaises. Conséquences de cette histoire commune, certaines migrations et les contacts entre cultures qu’elles génèrent donnent naissance à de nouvelles identités, voient l’émergence de nouvelles représentations de l’altérité et de nouveaux paradigmes qui peuvent contribuer à renforcer le lien social ou au contraire à agrandir des fractures déjà existantes. Comment les descendants de cultures ayant entretenu des relations conflictuelles créent-ils de nouvelles identités ? Sur quelles fondations bâtissent-ils de nouveaux modèles de sociétés ? Quels mécanismes individuels et collectifs sous-jacents permettent l’émergence de ces transferts ?

Le but de cette proposition est d’arriver à une meilleure compréhension de l’héritage colonial que les peuples concernés partagent ainsi que les dynamiques d’acceptation, d’appropriation ou de rejet qu’il engendre.